En Arcana, la sphère est la représentation de la perfection, pleine et entière. A contrario, le cercle vide est signe de malheur, de néant, c’est la marque de l’ombre. Cette iconographie vient du mythe fondateur arcanéen. Tous les arcanéens ne sont pas de fervents croyants, certains se contentent de l’évidence, mais le mythe fondateur fait partie de la culture commune, et les 9 enfants apparaissent dans toutes les croyances! Même lorsque l’on est peu engagé dans la voie d’un culte, les 9 ont une incidence importante. Que l’on pense qu’ils soient des Héros, des Démons, des Arcanistes d’une puissance phénoménale, des personnalités historiques… Nul n’est prêt à nier l’existence des 9 qui ont arpenté Arcana, et l’ont transformé en ce qu’elle est aujourd’hui.
Mythes, croyances et légendes se mêlent en Arcana. Pour chaque peuplade, dans chaque région, on peut trouver des versions divergentes. Mais il y a une histoire commune à toutes les cultures arcanéennes! Les archéomantiens parlent de mythe originel. Admis par tous. Le voici:
« Au commencement, il y avait un Tout. L’Ombre-Lumière, à la fois mère et père de Tout, décida un jour si lointain, avant même que le temps n’ait d’existence, de créer dans une explosion immense l’univers, les mondes, la vie. Il faut dire qu’être Tout dans Rien, ça doit être frustrant et ennuyeux. Pour se faire, ils se séparèrent l’un de l’autre, créant la déflagration au début de toute chose. Désormais, deux entités différentes et pourtant liées, l’Ombre et la Lumière, décidèrent ensuite de créer leurs enfants, qui les aideraient à façonner l’univers. Mais, depuis leur séparation, Ombre et Lumière ne désiraient plus les mêmes choses, et se rendaient compte de leurs antagonismes grandissant. Ils complotèrent chacun l’un contre l’autre, usant de leurs huit enfants pour s’affronter. Lorsque le neuvième naquit, il se rendit compte que les Parents de Tout, dans leurs mésententes, seraient bientôt les Destructeurs de Tout. Et tout ce qui avait été fait, serait défait dans le néant… Ses yeux se posèrent alors sur une faille lointaine, aux confins de la création de sa famille. Une faille sombre, un accroc dans le canevas de la création. Il décida alors que ce serait là l’emplacement de la prison idéale. Il emporta une étoile en ce lieu, y entoura la faille que l’on nomma plus tard, les Abîmes, et y attira tous les siens. Alors que les parents comprenaient ce qui allait venir, l’Ombre ne se laissa faire. Furieuse, elle voulait rester contempler sa création, quand la Lumière se résigna. La bataille fit rage, car les Enfants comprirent le Neuvième et s’allièrent à lui. Aidés de la Lumière, les Neuf poussèrent dans l’Abîme, l’Ombre. Mais son pouvoir était bien trop grand pour y rester enfermé. Alors, la Lumière s’éloigna et devint un grand soleil au-dessus de cette étoile, repoussant l’Ombre de ses rayons. Mais cela n’était pas suffisant. Le Neuvième comprit que le lien entre ses Parents était bien trop puissant. Il alla jusqu’à la Lumière, et se sacrifia pour la détruire. Le soleil devint noir, et l’Ombre ne pouvant exister sans Lumière, fut enfermé, affaiblie, dans l’Abîme, en maudissant ses Enfants. Par sa malédiction, il créa les couloirs. Ces couloirs sépareraient les étoiles, afin que jamais plus les Enfants de l’Ombre-Lumière ne puissent partir de cette prison, eux non plus.
Le Neuvième fils ne fut jamais revu.
Ses frères et sœurs honorèrent son sacrifice, en décidant de faire de cette prison, cette petite étoile créée autour de la geôle de leur parent, un lieu idéal. Ils commencèrent à forger le monde d’Arcana. Et s’assurèrent que jamais le sacrifice du Neuvième fils ne soit oublié. Celui qui vendit sa vie, la Lumière, et la liberté de ses frères et sœurs, afin que les autres mondes puissent perdurer.
Ainsi sont les croyances fondatrices d’Arcana.
La légende raconte que les Enfants avaient hérité d’une part d’Ombre et d’une part de Lumière de leurs Parents. Elles furent ensuite disséminées dans chacune des créatures peuplant Arcana. Ainsi, l’Ombre-Lumière n’avait pas totalement disparu.
Et, l’un n’est rien sans l’autre.